Rayon : Off
Rayon :
km Set radius for geolocation
Rechercher

Juin 2023

Juin 2023

BULLETIN INFO PÊCHE 48 : Le rapport sur les conditions du moment et les conseils du mois

Mois de mai pluvieux, mois de mai…

Du côté des rivières :

Le mois de mai, à l’image d’une bonne partie de l’hexagone, a été pluvieux au pays de sources, pour le plus grand bonheur des rivières, des truites et des pêcheurs.

Guidage du mois de mai sur le haut Lot

Ces pluies auront permis de maintenir des niveaux d’eau et des températures plus que satisfaisants pour la pratique de notre passion. Au vu des BIPs de juin des années précédentes, je redoutais personnellement un peu la rédaction de celui-ci, surtout au vu des déficits pluviométriques de ces automne et hiver derniers, mais heureusement la fraîcheur et la pluie ont fait leur retour au bon moment, et relativement abondamment pour cette dernière par secteurs.

Le régime orageux aura donné lieu à des inégalités pluviométriques, certains secteurs comme le Lot médian et aval, les rivières d’Aubrac et de Margeride ou les rivières Cévenoles auront été plutôt bien arrosées, quand d’autres rivières seront un peu passées au travers. Malgré tout, les températures restant fraîches pour la saison de façon générale pour la Lozère, y auront grandement amélioré les conditions de pêche.

Sur le haut Lot, même si les pluies ont fait du bien, les niveaux restent bas sur le secteur du Bleymard à Bagnols les Bains. En revanche à partir de Sainte Hélène, les niveaux s’améliorent grâce aux apports des nombreux affluents, laissant en plus l’eau relativement claire jusqu’à Balsièges, alors que les orages auront fortement teinté le Bramont et donc tout le Lot en aval. Ainsi, les conditions de pêche auront été plutôt favorables à toutes techniques et plus particulièrement la pêche en sèche, avec les premières éclosions de Danica fin mai sur la partie amont de la vallée, alors que la partie aval avec ses eaux laiteuses aura plutôt été le terrain de jeu des pêcheurs aux appâts naturels ou aux leurres.

Truite du Lot prise sur un sedge

Quelques orages ont également eu lieu dernièrement sur le haut Tarn et ont fait du bien aux débits, et la météo en annonce encore… Pourvu que ça dure ! Les Ecdyos y ont fait leur apparition, et les truites en raffolent comme à leur habitude. En parallèle les trichoptères à fourreaux qui étaient en grand nombre il y a quelques semaines sur et sous les blocs se sont envolés, donnant place à de belles quantités de sedges, et autant de gobages frénétiques. Les eaux sont toujours assez fraîches (autour de 10 à 12°C), et l’activité y est moins régulière depuis une bonne semaine, jusqu’à la prochaine perturbation… En effet il y a toujours un peu d’activité malgré tout, et de temps en temps des moments de folies surtout après une averse ou au coup du soir. Plus bas la rivière est également parfaite pour pratiquer en ce début juin, autant en nymphe qu’aux leurres, avec beaucoup d’activité de surface en fin de journée et en coup du soir, l’été arrive à grands pas. Privilégier des petits sedges marrons s’avère intéressant pour tirer son épingle du jeu.

Guidage sur le Lot dans sa partie aval

Du côté du plateau de l’Aubrac, les conditions ont également été au rendez-vous, avec d’excellents résultats sur le Bès, la Limagnole, la Rimeize ou la Truyère. Des poissons actifs toute la journée sous l’eau et des moments d’ébullition les après-midis sur des trichoptères divers et de bonnes retombées de bibiomarcis auront fait le bonheur des pêcheurs sur ces rivières, sans pour autant négliger le fait que malgré les pluies et les niveaux satisfaisants, les températures ont eu tendance à bien vite monter dès que le soleil revint dans la partie (le Bès à 16 degrés au 27 mai pour exemple). Au nord-est, le Chapeauroux reste bien en eau pour la saison et l’Allier s’est refait une santé ! Avec l’ouverture de la pêche de l’ombre et la possibilité de marcher dans l’eau, cela tombe à pic en espérant que cela dure.

Coté Cévenol, l’Altier est également bien remonté après une année difficile et les coups d’ecdyos y sont déjà en place en début d’après-midi, idem pour le Chassezac qui reste constant du fait des barrages qui se remplissent avant l’été en cette saison.

Guidage appâts naturels

Globalement donc, nos rivières lozériennes sont pêchantes un peu partout dans le département. La pêche a été bonne et même très bonne ! Les truites (et les ombres) sont en pleine forme et les éclosions d’insectes massives et variées (même si cela se tasse un peu en cette fin mai, en attendant les prochains orages). La pêche en sèche, en nymphe et aux appâts naturels ont été constamment payantes, mais toutes les techniques auront pu en profiter, avec ces conditions il y en a eu pour tous les goûts. Sauf arrivée d’une canicule subite et forcément redoutée, le mois de juin devrait rester favorable, d’autant que les prévisions météo à +10 jours restent sur un temps instable avec des orages réguliers et des températures à la hausse mais sans excès. C’est une bonne nouvelle après des années difficiles et tendant trop vite vers d’intenses sécheresses, cela devrait permettre aux pêcheurs de pouvoir pratiquer sur tout le territoire. Il faudra malgré tout surveiller la météo, espérer que le régime pluvieux se maintienne pour garder des conditions intéressantes pour les pêcheurs (et surtout satisfaisantes pour les poissons !), jouer à cache-cache avec les orages quasi systématiques en après- midi et faire temporairement attention aux risques d’eaux hautes et teintées.

Du côté des lacs :

Le lac de Naussac affiche une côte de 931.83 mètres d’altitude (soit un manque d’eau de 12.6 mètres, remplissage à 43 %) pour un volume de 78.76 millions de mètre cube. La dérivation du Chapeauroux donne 1.2 m3/s. La pêche du brochet y est toujours relativement difficile, d’autant plus avec l’absence de vent et le risque orageux l’après-midi de ces dernières semaines. Les vents dépressionnaires et la baisse de luminosité ne durent pas suffisamment pour engager une activité des gros poissons. Pour rappel l’ouverture du sandre est fixée au 10/06/23, autorisant la capture d’un poisson maillé à 50 cm/jour/pêcheur. En cette ouverture les pêcheurs matinaux pourront rechercher l’espèce sur les bordures à l’aide de leurres souples de 3 à 5 pouces plombés légèrement (5/7g) ou bien grâce à de petits nageurs lorsque les sandres chassent en bordures (minnow/crankbait/longbill minnow). Lorsque la lumière sera à son paroxysme et le sandre étant lucifuge, il faudra descendre un peu plus sur les couches plus profondes et notamment a l’aide de leurres souples plus fortement grammés. En verticale ou linéaire, cela sera au pêcheur de peaufiner sa pêche pour trouver le pattern.

Aube sur le lac de Charpal (photo Bastien HUBERT)

Le lac de Charpal est quand à lui bien ouvert à la pêche, le niveau d’eau y est très bon, voire même élevé. La température de l’eau y est encore fraîche, et oscille en surface entre 12,5 et 14,8 degrés selon les journées et l’intensité des rayons lumineux, et de l’orientation du vent. Elle ne favorise donc pas pour l’instant une grosse activité des poissons, souvent bien cachés dans les herbiers sur les bordures, ainsi la pêche y est très dure sur l’ensemble de la journée. Pas de pics d’activité notoires de par les chutes brutales de la pression atmosphérique depuis son ouverture. De nombreux orages s’y présentent quotidiennement depuis une petite semaine, ce qui complexifie d’autant plus la tâche des pêcheurs. Le lac arbore néanmoins de sublimes paysages sur des jeux de lumières, des racines de saules immergées, des herbiers en fleurs…! Il faudra alors en profiter et s’armer de patience et les plus téméraires parviendront à tirer leur épingle du jeu sur des pêches très Shallow et lentes afin de déclencher quelques touches, tout pêcheur ayant pêché Charpal sait bien qu’il suffit parfois de peu et qu’une journée de pêche mémorable y reste toujours possible.

Le Lac de Villefort est en phase de remplissage grâce aux dernières pluies sur les Cévennes. Il est encore à un niveau bas de plus ou moins 10m en évolution constante, et la pêche y reste difficile. Les moments d’activité y sont comme d’habitude restreints, deux heures tout au plus, et il ne faudra pas hésiter malgré l’inactivité à insister pour espérer toucher le Graal.

Truite du lac de Villefort prise au leurre

En conclusion donc, chacun espère encore un peu d’eau, de façon régulière et abondante, afin de maintenir des niveaux et des températures favorables à l’épanouissement de la vie aquatique et, de fait, à offrir pour le plus longtemps possible des bonnes conditions et des sourires aux pêcheurs du département, en touchant du bois pour que la canicule n’arrive cette année 2023 que le plus tard possible…

Pour la Compagnie des Guides de Pêche de Lozère,

Thibaut DUPUY, www.pecheaupaysdessources.com

Bulletin édité dans le cadre de la Filière Pêche Lozère