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Septembre 2023

Septembre 2023

BULLETIN INFO PÊCHE 48 : Le rapport sur les conditions du moment et les conseils du mois

Entre rafraichissement salvateurs et remontées des températures …

Durant le mois d’août, l’ensemble des cours d’eau de Lozère, rivières comme lacs, ont traversé des moments forts difficiles entre le manque de pluviométrie et les périodes de canicule qui se sont logiquement suivis par la baisse drastique des niveaux et une forte augmentation des températures de l’eau. Ces paramètres aux conséquences plutôt stressantes pour les milieux aquatiques et les espèces de poissons font désormais partie des phénomènes estivaux malheureusement récurrents.

Septembre a débuté sous le signe d’un rafraichissement salvateur. Fin août, la quasi-totalité de la Lozère a reçu des précipitations intéressantes en plus de vents frais provenant du nord. Mais l’embellie a été de courte durée et les cours d’eau du département sont à nouveau en situation de crise sècheresse, avec un thermomètre à la hausse en journée et des nuits heureusement fraîches.

Espérons seulement que la pluie arrose abondamment le département dans les prochains jours …

Du côté des rivières :

Sur le Lot, la sècheresse est arrivée tardivement (fin juillet) mais a été rapide et brutale sur les 3 premières semaines d’août. Le petit épisode pluvieux du 26-27 août (30 mm en général mais 60 mm au Bleymard) a fait du bien sur la tête de bassin. Le niveau d’eau est ensuite redescendu rapidement et la situation est critique en particulier sur le Lot moyen (secteur Barjac – Chanac – Les Salleles). Grâce aux apports de la Colagne, la partie du Lot aval (secteur Les Ajustons – La Canourgue) a un meilleur niveau mais les eaux y sont trop chaudes. Seule la Colagne s’en sort un peu mieux grâce à un débit d’étiage maintenu artificiellement par le lac de Charpal et des eaux globalement plus fraîches.

Sur le Mont-Lozère, les eaux du Tarn sont très peu remontées avec la pluie mais ce se sont rafraîchies (autour de 12 à 15 degrés max aux alentours du 04 septembre). Peu d’insectes dans les airs mais une bonne activité en surface le matin. L’après-midi ça pêche mais c’est plus calme.

En revanche les poissons ont profité du rafraichissement et cela s’est ressenti sur les combats !

Sur le reste du département, de l’Aubrac aux Cévennes, en passant par la Margeride, la sècheresse est généralisée. La plupart des rivières sont difficilement pêchables et de nombreux ruisseaux sont à sec. Seuls quelques parcours sous barrages offrent encore quelques opportunités de pouvoir pratiquer dans des conditions acceptables.

Seule note positive, la baisse des températures, notamment la nuit, semble plus durable ce qui est plutôt favorable à la reprise d’activité chez les poissons en cette fin de saison en rivières de 1ère catégorie.

Durant les chaleurs, il faudra être attentif à la sécurité des poissons (éviter les manipulations longues, favoriser le sans ardillon, éviter de sortir les truites de l’eau) qui se sont réfugiés dans les zones les plus oxygénées. Il sera essentiel de sélectionner ses temps de pêche sur les coups du matin et du soir. Fosses, têtes de radiers et zones aval de barrages (en respectant bien sûr les interdictions et risques liés aux barrages) seront probablement à privilégier.

En pêche aux leurres, il est essentiel de réduire en tailles (downsizer), « plus la température d’eau monte, plus il est important de réduire la taille des leurres employés » que cela soit pour les durs comme pour les souples. Les vibrations se doivent d’être également affinées. Dans ce cadre on utilise des shads avec un tout petit paddle (appendice faisant office de nageoire caudale) pour les leurres souples et pour les leurres durs il est plus pertinent de choisir des profils plus effilés et fusiformes, des nages très serrées. En opérant de la sorte et en mettant plus de côté les fortes vibrations très amples, les résultats n’en seront que plus probants.

En pêche à la mouche, les petits «culs de canard» ou « micro-parachutes » jaune pâle ou olive clair, les sedges et les fourmis sont les modèles essentiels à utiliser en septembre. La pêche en tandem sèche-micro-nymphe peut être une bonne alternative dans les courants. Par contre, en période d’étiage, les nymphes plus lourdes sont à délaisser sous peine d’accrocher rochers, algues et autres végétaux.

En pêche aux appâts naturels, si en septembre les « porte-bois » se font rares, les sauterelles sont abondantes et au menu du jour. Mais à défaut, un petit ver de terre sur une ligne très peu plombée reste une valeur sûre, même en fin de saison.

N’oublions pas de rappeler l’annuelle fermeture qui aura lieu le dimanche 17 septembre 2023 sur l’ensemble des cours d’eau de première catégorie sur le département.

Du côté des lacs :

Charpal :

Depuis son ouverture, le lac de Charpal n’a malheureusement pas eu le temps de bénéficier de météos très stables, ce qui n’a pas favorisé une belle activité des brochets et perches ni de réelles conditions de pêche correctes ou sécuritaires pour les poissons.

Pour résumer brièvement le contexte, en début de saison les chutes de pression atmosphériques corrélées aux eaux froides ont donné lieu à des pêches souvent difficiles. Puis sur la mi-juillet fut observée une activité un peu plus marquée où les brochets ont profité du réchauffement de l’eau pour s’alimenter. Mais les températures d’eau n’ont eu de cesse de grimper durant la baisse quotidienne du niveau du lac, jusqu’à atteindre des eaux de surface supérieures à 26,5° au mois d’août (température de surface pouvant être létale pour le brochet à compter de 23 degrés).

De même, c’est la première année où les belles perches sont restées aux abonnées absentes. Ces dernières étaient apathiques durant 80% de la période printemps/été. Elles restaient dans de grandes profondeurs en petits bancs très éparses mis à part sur la mi-juillet ou les plus belles montaient chasser dans moins d’eau.

Mais oublions cette période estivale et préparons-nous à l’automne. Nous sommes aux prémices d’une arrière-saison où les eaux plus fraîches vont favoriser l’activité des brochets et vont permettre de jours en jours de rassembler les perches en bancs pus denses et facilement identifiables. Bien sûr, les premiers froids brutaux de ce début de mois peuvent se montrer plus difficiles, tout du moins, le temps que les poissons s’acclimatent. Il faudra alors en ce sens monter en tailles de leurres (de 18 à plus de 30cm, pour les brochets, eux-mêmes en quête de réserves de masses graisseuses et de protéines) et pêcher plus lentement. Les coloris plutôt vifs (jaune/orange/fire-tiger) prendront tout leur sens à l’approche des périodes automnales pour déclencher les individus les plus actifs et agressifs. Récemment, la température de surface était de 19°.

Mise à l’eau : les conditions de mise à l’eau se montrent correctes mais nous préconisons comme souvent l’usage de 4×4 afin d’éviter d’approfondir les ornières ou d’en créer de nouvelles.

Naussac :

Sur Naussac, les lâchers d’eau ont persisté quotidiennement sur l’ensemble du mois d’août. Nous étions sur des volumes de lâchers entre 5 et 8 m3/s. A l’heure actuelle où j’écris ces lignes, la côte est de 928,87m, il manque donc plus de 16 mètres d’eau selon la cote maximale. Nous sommes bien loin des 185 millions de mètres cubes, volume maximal quand le lac est plein.

Les poissons ainsi que toutes les espèces inféodées attendent avec ferveur les pluies à venir. En effet, la baisse drastique de Naussac complique la mise à l’eau et a rendu la pêche des carnassiers extrêmement difficile. Les sandres ne s’alimentaient plus ou très peu, ces derniers devenaient apathiques, posés au fond avec des moments d’activités très courts et purement crépusculaires.

Si les pluies s’avèrent suffisantes et que les niveaux tendent vers une forme de stabilité, l’activité pourrait être plus favorable. Sur ces froids brutaux, nous préconisons plutôt des pêches en verticale à l’aide de têtes plombées relativement lourdes pour vous aider à mieux tenir les couches profondes où se tiennent les poissons. Les pêches à jigger ne sont pas à négliger si ces froids venant du nord continuent à rester intenses.

Mise à l’eau : attention aux sols meubles et parfois mouvants après les périodes de fortes pluies !

Villefort :

Malgré une alerte de cyanobactéries en juillet et des eaux rapidement très chaudes t (27° en surface le 10 juillet), les épisodes de froids et de vents, début puis fin août, ont fait du bien. En ce début septembre, les eaux sont encore limpides et les poissons relativement actifs. Cependant, avec les chaleurs persistantes, les poissons, dont les grosses truites lacustres, sont redescendus plus en profondeurs afin de chercher des températures plus confortables. Le fort marnage de l’hiver dernier qui s’est poursuivi jusqu’en mai a permis à la végétation de se développer sur les berges. Avec la remonté du niveau du lac en début d’été, cela a permis de créer de nouveaux postes avec des herbiers immergés bien occupés par de nombreuses espèces de cyprinidés (brèmes, chevesnes, gardons, …) et autres perches (communes et « soleil ») devenues au fil des années de plus en plus présentes sur ce lac à l’origine 100% truites et vairons, mais ça c’était avant …

Mise à l’eau : difficile mais opérationnelle

Pour la Compagnie des Guides de Pêche de Lozère,

Bastien HUBERT – www.immersionpechelozere.com

Bulletin édité dans le cadre de la Filière Pêche Lozère